Introduction
Accompagner un proche en perte d’autonomie est une mission exigeante qui demande du temps, de la présence et une grande disponibilité. Pourtant, beaucoup d’aidants doivent conjuguer ce rôle avec leur emploi, au risque de s’épuiser. Pour répondre à cette réalité, la France a créé le congé de proche aidant, un dispositif légal permettant de s’absenter temporairement de son travail pour soutenir un parent, un conjoint ou une personne avec laquelle on entretient un lien étroit. Ce guide clair et complet vous présente les modalités du congé, les conditions d’accès, la durée, l’indemnisation et les démarches pour en faire la demande.
Qu’est-ce que le congé de proche aidant ?
Le congé de proche aidant est un congé non rémunéré par l’employeur, qui permet à un salarié d’interrompre momentanément son activité pour aider un proche en perte d’autonomie ou en situation de handicap.
Il peut être utilisé pour accompagner :
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un parent âgé dépendant,
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un conjoint malade,
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un enfant handicapé,
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un ami ou voisin avec lequel un lien étroit et stable est établi.
Le congé permet de faire face à :
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une aggravation de la maladie,
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une hospitalisation,
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une transition importante (retour à domicile),
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un besoin d’aide permanent ou régulier.
👉 Définition officielle sur le site Service Public.
👉 Informations complémentaires pour les personnes âgées disponibles dans la rubrique Service Public – Pour les personnes âgées.
Conditions pour bénéficier du congé proche aidant
Le congé est ouvert à tous les salariés, qu’ils soient en CDI, CDD ou intérim.
Pour en bénéficier, il faut :
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Aider un proche présentant :
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un taux d’incapacité d’au moins 80 %,
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ou une perte d’autonomie importante (GIR 1 à 3),
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ou être bénéficiaire de l’APA ou de la PCH.
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Fournir la preuve du lien avec la personne aidée :
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famille, conjoint, partenaire PACS,
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ou lien étroit et stable (ami, voisin).
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Ne pas être en congé incompatible (ex : congé parental).
Le congé peut être pris même si l’aidant n’habite pas avec la personne dépendante.
Durée du congé : combien de temps peut-il durer ?
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Durée initiale : jusqu’à 3 mois.
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Renouvelable : plusieurs fois, dans la limite d’un an sur l’ensemble de la carrière.
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Peut être fractionné ou transformé en temps partiel selon les besoins.
Cette flexibilité permet aux aidants d’adapter le congé à leurs obligations professionnelles et familiales.
Indemnisation : l’AJPA pour compenser la perte de revenus
Le congé n’est pas rémunéré par l’employeur, mais l’aidant peut percevoir l’Allocation Journalière du Proche Aidant (AJPA).
Montants :
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Environ 62 € par jour.
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Environ 31 € par demi-journée.
Conditions :
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Faire une demande auprès de la CAF ou de la MSA.
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Fournir les justificatifs du congé.
👉 Détails complets sur l’AJPA dans notre article dédié ou sur L’Assurance Retraite.
Démarches pour demander le congé proche aidant
1. Informer votre employeur
L’aidant doit prévenir son employeur au moins 1 mois à l’avance, sauf urgence médicale.
Une demande écrite (lettre, mail) est recommandée.
Doivent figurer :
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le lien avec la personne aidée,
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la durée souhaitée du congé,
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la preuve de la perte d’autonomie (APA, PCH, certificat médical).
2. Obtenir la réponse de l’employeur
L’employeur ne peut pas refuser le congé, sauf si vous ne remplissez pas les conditions légales.
3. Demander l’AJPA
Après l’accord de l’employeur, faites la demande :
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via votre espace CAF ou MSA,
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en joignant les justificatifs.
4. Reprise du poste
À l’issue du congé, vous retrouvez :
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votre emploi,
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ou un poste équivalent,
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avec la même rémunération.
Le congé ne peut pas être un motif de licenciement.
Quels dispositifs peuvent compléter le congé aidant ?
Le congé proche aidant peut être combiné avec :
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le droit au répit,
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les aides de l’APA ou de la PCH pour financer l’aide à domicile,
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les aides des caisses de retraite pour le soutien et les solutions de répit.
👉 Retrouvez toutes les solutions sur : Aides pour Aidants.
👉 Découvrez comment vous former pour éviter l’épuisement sur : Formations Aidants.
Points clés à retenir
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Le congé proche aidant permet de suspendre son activité pour accompagner un proche dépendant.
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Il dure jusqu’à 3 mois, renouvelables dans la limite d’un an.
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Il est indemnisable grâce à l’AJPA.
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Il protège l’emploi du salarié.
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Les démarches se font auprès de l’employeur puis auprès de la CAF/MSA.
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Devenir Aidant peut vous accompagner dans vos démarches.
FAQ
Le congé proche aidant est-il rémunéré ?
Non, mais l’AJPA peut compenser la perte de revenus.
Dois-je vivre avec la personne aidée pour bénéficier du congé ?
Non. Le congé est ouvert même si l’aidant vit ailleurs.
Puis-je fractionner le congé ?
Oui, il peut être fractionné ou transformé en temps partiel.
L’employeur peut-il refuser le congé ?
En principe, non. Il ne peut refuser que si les conditions légales ne sont pas remplies.
Le congé ouvre-t-il des droits retraite ?
L’AJPA peut permettre une validation de trimestres, selon la situation.
Conclusion
Le congé proche aidant est un outil essentiel pour accompagner un proche en perte d’autonomie sans renoncer à sa vie professionnelle. Il offre un cadre légal protecteur, une indemnisation possible et une flexibilité adaptée aux besoins des familles.
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